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Mis à jour : il y a 3 heures 3 min

Eurovision : qui sont les 8 candidat·es queers out de l'édition 2024

mar. 30 avr. 2024, 17 h 17
Si le record de visibilité queer à l'Eurovision reste détenu par l'année 2021, l'édition 2024 du concours européen de la chanson, dont la finale se tient à Malmö en Suède, n'est pas en reste : huit des 37 participant·es sont out & proud ! À vous de voter… googletag.cmd.push(function() { googletag.display('div-gpt-ad-1621434409290-0'); });

L'Europe fait face à deux échéances majeures en ce printemps 2024 : les élections européennes, le 9 juin près de chez vous, et la finale de l'Eurovision, le 11 mai à Malmö en Suède. Si le concours européen de la chanson est depuis des années une grand-messe queer, cette édition s'inscrit dans le haut du panier en termes de visibilité LGBT+ : 20% des artistes qui prétendent au titre, soit huit des 37 participant·es, sont out, quasiment un record (en 2021, c'était neuf candidat·es). De quoi augmenter les chances que la couronne reste dans la commu, après le sacre l'an dernier de la chanteuse suédoise bi Loreen – pour la deuxième fois.

À lire aussi : "Drag Race France" : casting, épreuves, nouveautés… tout savoir sur la saison 3

Alors, puisqu'on ne peut pas voter pour le pays où l'on réside, et qu'il nous sera donc impossible de soutenir notre cover boy du printemps Slimane, représentant cette année la France avec sa chanson "Mon amour", têtu· vous tire le portrait des 8 candidat·es queers qui nous permettront de voter arc-en-ciel. Et ce n'est certainement pas Nicky Doll, à la présentation cette année pour la France des demi-finales de l'Eurovision, qui vous dira le contraire : ne merdez pas !

  • Nemo (Suisse) – "The Code" 

Après avoir percé en 2016 grâce à une séquence dans l'émission suisse Planète rap devenue virale sur les réseaux sociaux, Nemo est, à 24 ans, une étoile montante de la scène musicale helvétique, et a notamment reçu quatre Swiss Music Awards en 2018.

Figurant parmi les favoris de cette édition de l'Eurovision avec sa théâtrale et dense chanson "The Code", mêlant pop, rap et opéra, Nemo y parle de quête de soi. "Me trouver moi-même a été un voyage long et souvent difficile. Mais rien n’est plus agréable que la liberté que j’ai acquise en réalisant que je suis non-binaire", raconte t-iel. "Quelque part entre les 0 et les 1, c’est là que j’ai trouvé mon royaume", ajoute l'artiste, filant la métaphore de son morceau entre binarité de genre et système informatique binaire.

  • Olly Alexander (Royaume-Uni) – "Dizzy" 

Rendu célèbre avec son groupe Years & Years, Olly Alexander, âgé de 33 ans, poursuit sa carrière en solo. Après une performance remarquée dans la mini-série It’s a Sin en 2021, un bon classement à l'Eurovision viendrait achever cette mue.

S'engageant régulièrement pour les droits des personnes LGBTQI+, Olly Alexander a promis de "porter le drapeau du Royaume-Uni de la manière la plus gay possible". Avec "Dizzy", morceau pop rétro redoutablement entraînant dans lequel le chanteur fantasme une histoire d’amour qui ne cesserait jamais d’être tendre et de lui donner le "tournis", c’est bien parti pour.

À lire aussi : Olly Alexander a tout compris à l'Eurovision, la preuve : "Dizzy"

  • Megara (Saint-Marin) – "11h11" 

Avec ses cheveux noirs d'un côté et rose pétant de l'autre, Kenzy Loevett ne passe pas inaperçue. Après avoir bien failli représenter l'Espagne à l'Eurovision l'année dernière avec Megara, le groupe de "fucksia rock" et de "fucksia métal" (mélange de "fuck" et de "fuchsia") qu'elle a fondé en 2015, la chanteuse queer espagnole de 32 ans a retenté sa chance cette année, sans davantage de succès.

Le groupe s'est alors présenté aux sélections de Saint-Marin, micro-État enclavé dans le centre-nord de l'Italie, dont il portera finalement les couleurs. Baptisé "11h11", en référence à cette heure miroir aux nombreuses significations en numérologie, son morceau pop-rock teinté de flamenco est inspiré des expériences du groupe et fait office de réponse à ses détracteurs : "Si tu ne m’aimes pas, je m’en fous, d’autres personnes m’aimeront !" Voilà qui est dit.

  • Silvester Belt (Lituanie) – "Luktelk" 

Reconnaissable aux bijoux de nez semblables à des pansements qu'il arbore régulièrement, Silvester Belt a été révélé en 2017 par un télé-crochet qu'il a remporté, à l’issue d’une aventure marquée par son coming out queer. Quatorze ans après avoir échoué à représenter son pays à l'Eurovision Junior, c’est finalement à l'édition adulte que le jeune homme désormais âgé de 26 ans concourt. 

Avec son morceau pop-électro "Luktelk" (ce qui se traduit par "attendre" ou "s'accrocher"), chanté en lituanien,  Silvester Belt aspire à mettre des mots sur le sentiment d'avoir besoin de danser pour faire face à ce que la vie nous réserve, d'autant plus lorsqu’on se sent coincé entre la sensation de n'être que l'ombre de soi-même et celle de se sentir pleinement vivant. 

  • Bambie Thug (Irlande) – "Doomsday Blue"

Chanson sur un chagrin d'amour ou malédiction jetée sur son ex ? Au vu de l'univers résolument sombre de Bambie Thug, adepte de sorcellerie, il y a de quoi s'interroger en écoutant "Doomsday Blue". 

Décrit tantôt comme un "breakdown électro-métal", tantôt comme de la "ouija pop" (du nom de la planche censée permettre de communiquer avec les esprits), ce morceau explosif est à la fois déroutant et libérateur, de même que son interprète, Bambie Thug, 30 ans et plusieurs singles à son actif depuis 2021. Un ton lié à la prise de conscience et à l'acceptation de sa non-binarité ? "Je me suis permis·e d’être plus libre en tant que personne, et donc plus libre dans ma musique", explique-t-iel. Espérons qu'il en soit de même sur la scène du concours !

À lire aussi : Eurovision : Bambie Thug veut nous ensorceler avec sa "ouija pop" irlandaise

  • Mustii (Belgique) – "Before the Party’s Over" 

Séries, films, théâtre, musique, juré de Drag Race BelgiqueMustii est du genre touche-à tout. Récompensé en 2019 d'un Magritte du meilleur espoir masculin (équivalent belge des César), l'artiste queer de 33 ans tente de relever un nouveau défi : représenter son pays à l'Eurovision, en succédant à un autre artiste queer belge, Gustaph

À travers "Before the Party’s Over", Mustii nous encourage à vivre intensément, à expérimenter pour se trouver, à s'assumer pleinement, malgré les hauts et les bas, "avant que la fête ne soit finie". "Aimez-vous comme vous êtes et la vie sera toujours une fête", acquiesceraient certainement ses homologues françaises de Drag Race

À lire aussi : Eurovision 2024 : Mustii, le représentant de la Belgique, prêt à "brûler la scène"

  • Saba (Danemark) – "Sand" 

Passée par le mannequinat et l'entreprenariat, Saba a un parcours pour le moins atypique. Montée sur scène pour la première fois seulement l'année dernière, la chanteuse dano-éthiopienne de 26 ans a même bien failli devenir footballeuse professionnelle. Seulement, sa bipolarité et ses multiples séjours en hôpital psychiatrique en ont décidé autrement. Une expérience qui devrait lui servir au moment d'interpréter sa chanson pop "Sand".

"Je sais que la chanteuse queer Mélanie Wehbe a écrit « Sand » en pensant à une ex-compagne mais, moi qui ai beaucoup souffert de maladies mentales dans ma vie, j'y vois plutôt la perte de contrôle et le sentiment que la chose à laquelle on essaie de s’accrocher le plus nous glisse entre les doigts", explique Saba.

  • Electric Fields (Australie) – "One Milkali (One Blood)"

Se présentant comme "deux frères féminins" qui "embrass[ent leur] féminité parce qu’elle fait partie [d'eux] et [les] rend plus forts", Zaachariaha Fielding et Michael Ross se sont rencontrés il y a une dizaine d’années pour travailler ensemble pour le compte d'une connaissance commune. Depuis lors, les deux artistes queers ne se sont plus quittés – professionnellement.

Décrit par la presse australienne comme si "les Daft Punk rencontraient Nina Simone dans la forêt profonde", leur duo Electric Fields a échoué de peu à représenter l'Australie à l'Eurovision en 2019. Cette année est la bonne. Avec "One Milkali (One Blood)", chanté en partie en yankunytjatjara pour rendre hommage à la culture aborigène australienne et à la communauté de Zaachariaha Fielding, le groupe partage un message d’unité universelle. 

À lire aussi : Eurovision, racisme, parentalité… Rencontre avec Slimane, en couverture de têtu·

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Crédit photo : Nemo - SRF / Ella Mettler

musique | télévision | Europe | Eurovision | pop culture | visibilité

À Paris, le Marais perd un nouveau bar emblématique

mar. 30 avr. 2024, 16 h 12
Après l'Open Café, un autre bar historique du Marais, Les Souffleurs, a mis la clé sous la porte. Dans le quartier gay de la capitale, les établissements LGBT+ sont inexorablement remplacés par des boutiques de mode. Paris brûle-t-il son village queer ? googletag.cmd.push(function() { googletag.display('div-gpt-ad-1621434409290-0'); });

Sur la devanture, un triste panneau "À céder" a remplacé le drapeau arc-en-ciel. Les Souffleurs appartiennent désormais à nos souvenirs. Situé au 7 rue de la Verrerie, dans le Marais à Paris, ce petit bar-club tout en longueur a baissé le rideau, après que sa société gérante a été placée en liquidation judiciaire le 3 avril par le Tribunal de commerce de Paris.

À lire aussi : Fermeture du sex shop RoB : le business gay est-il en crise à Paris ?

"Mes premiers pas dans le monde queer parisien, mon premier travail, des rencontres que j’oublierai jamais", écrit sur X (Twitter) Leonie, parmi les internautes qui témoignent de ce qu'a signifié l'établissement dans leur vie. "Vraiment triste qu'un des derniers vestiges du gay Paris, comme je l'ai connu, disparaisse dans l'indifférence, déplore Renaud, qui organise des soirées. Sans les Souffleurs, la Powerpouf n'existerait pas, tellement de super rencontres, et de personnalités incroyables." La drag queen Calypso Overkill se souvient d'un lieu simple : "C'était limité comme endroit pour performer, dans un 2 m2 sans lumière, sans scène et lorsque le son est trop fort, la musique coupe automatiquement. C'était fun et camp." L'auteur et producteur d'émissions Nicolas Martin, qui fait part de sa tristesse, regrette que le Marais soit "aujourd’hui devenu une succursale de LVMH".

La fin du gay Marais ?

La fin des Souffleurs s'ajoute en effet à la liste des établissements LGBT+ disparus ces dernières années dans le quartier gay de la capitale. En novembre 2023, c'est le sex shop fétichiste RoB qui renvoyait ses clients vers internet. Au fur et à mesure de ces fermetures, le grand remplacement du Marais queer par le luxe et la mode est visible, dans la rue des Archives et alentour. Ainsi, une boutique Dr. Martens a supplanté la librairie Les Mots à la Bouche, désormais installée dans le XIe arrondissement. Restés inanimés pendant près de deux ans, les locaux de l'Open Café, qui a fermé ses portes en 2022, viennent quant à eux d'être recouverts d'une immense palissade faisant la publicité de la future boutique qui y prendra ses quartiers : Birkenstock, propriété du groupe LVMH.

Président du Sneg & co, syndicat national des entreprises gaies, Olivier Robert veut toutefois voir le verre à moitié vide. "Cette désaffection, ça veut dire qu'à Paris quand on est gay, on n'est plus obligé d'aller dans un bar du Marais pour boire un verre", observe-t-il auprès de têtu·. Certes, mais qu'en est-il de l'existence d'un quartier dont les rues nous sont plus sûres que les autres ? Pas plus tard qu'en mars dernier, un jeune gay de 19 ans a été agressé dans un bar proche de la gare de l'Est. Dans le Marais, des bars gays continuent de faire de la résistance, comme le Cox ou le Duplex. Encore faut-il que la communauté continue de s'y rendre… "Quand je demande, à ceux qui regrettent la fermeture de l'Open Café et des Souffleurs, combien de fois ils y sont allés dans l'année : trop peu", déplore Olivier Robert. Dans le Marais ou ailleurs, à nous de faire vivre nos lieux !

À lire aussi : Marche des Fiertés de Paris : le retour de chars légers autorisé à la Pride 2024 !

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Crédit photo : Antoine Allart pour têtu·

Nos lieux | Paris | Le Marais | bar gay | sortir | news

Strasbourg : deux militaires condamnés pour une violente agression homophobe

mar. 30 avr. 2024, 13 h 26
Deux militaires âgés de 19 et 21 ans ont été condamnés à deux ans de prison, dont un ferme, pour l'agression d'une "rare violence" d'un homme gay samedi dans le centre de Strasbourg. googletag.cmd.push(function() { googletag.display('div-gpt-ad-1621434409290-0'); });

"Une agression d'une rare violence." C'est par ces mots que le représentant du parquet de Strasbourg, Eric Haeffele, a qualifié l'agression homophobe d'un homme gay de 28 ans par deux militaires âgés de 19 et 21 ans, condamnés ce lundi 29 avril en comparution immédiate à deux ans de prison, dont un an ferme mais sans mandat de dépôt. La victime s'est vu prescrire une ITT (incapacité totale de travail) de dix jours en raison de ses blessures, souffrant notamment d'un traumatisme crânien, d'un tympan percé et de dents déchaussées. Les deux agresseurs encouraient 10 ans de prison.

À lire aussi : Le site Coco cité dans une affaire de guet-apens meurtrier dans le Nord

Les faits se sont produits le samedi 27 avril dans le centre de Strasbourg. Alexis, et Temoana, deux militaires respectivement âgés de 19 et 21 ans, fraîchement engagés au 152e régiment d'infanterie de Colmar, sortent alcoolisés d'une soirée aux alentours de 4h du matin. Deux hommes maghrébins viennent alors leur demander des cigarettes. Les quatre individus commencent à s'embrouiller, et la situation dégénère en bagarre. Sentant le danger, la victime, un autre homme maghrébin de 28 ans totalement étranger à cette rixe, s'éloigne de la station de tram où se déroule l'altercation. Mais dans une ruelle, il se se retrouve face aux deux militaires.

"Une homophobie assumée"

Aussitôt, le plus âgé des deux hommes lui assène un coup de pied dans le ventre. "Fils de pute ! C’est moi qui contrôle ! Je suis caporal !", lui hurle-t-il, selon nos confrères des Dernières Nouvelles d'Alsace. Ils continuent ensuite de lui porter des coups de pied au corps et à la tête. La violence prend encore une autre dimension lorsque les deux agresseurs présument que la victime est homosexuelle : les coups s'accompagnent alors d'insultes homophobes. Un témoin appelle le 17 et explique que l'un des agresseurs est parti avec la sacoche de la victime, qui contenait de l'argent et deux téléphones portables. Peu après, la police interpelle les deux soldats.

À l'audience, les deux jeunes militaires ont reconnu les faits et présenté des excuses à la victime. Le représentant du parquet a souligné "une homophobie assumée" et "décomplexée" motrice de l'agression. Lors de son audition en garde à vue, Temoana avait reconnu : "Je n’ai jamais aimé les homosexuels. Quand j’ai su ça, ça m’a énervé encore plus." À la barre, il a invoqué sa culture polynésienne : "On m’a dit que les Arabes n’étaient pas des gens bien, encore plus les homosexuels." Alexis a quant à lui déclaré avoir agi selon "le code d'honneur du soldat", invoquant aussi l'éducation raciste et homophobe reçue de son père, tout en assurant ne pas vouloir "lui ressembler".

L'avocate de la victime, Me Clarisse de Bailliencourt, a dénoncé "une agression sauvage" et "barbare" dont le "caractère odieux" est "amplifié par la profession des prévenus". Le tribunal a également prononcé à leur encontre une obligation "de soigner au plus vite" leur "impulsivité". Les deux agresseurs n'ont pas le droit de paraître à Strasbourg pendant trois ans, et il leur est interdit de détenir une arme pendant cinq ans.

À lire aussi : [Exclu] Agression homophobe dans un bar à Paris : Amos témoigne

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Crédit photo : Tingey Injury Law Firm / Unsplash

justice | homophobie | agression | violences LGBTphobes | Grand Est | fait divers | news

Contre l'offensive anti-trans, dimanche de manifestations partout en France ce 5 mai

mar. 30 avr. 2024, 12 h 38
Des manifestations sont prévues partout en France ce dimanche 5 mai pour répondre aux attaques du lobby réactionnaire contre les droits des personnes transgenres, et au-delà contre le droit à disposer de son corps. googletag.cmd.push(function() { googletag.display('div-gpt-ad-1621434409290-0'); });

La communauté LGBTQI+ s'organise enfin pour riposter à l'offensive en cours contre les personnes trans, et aux autres menaces que charrie cette dernière. Plus de 800 associations, collectifs et personnes engagées dans la lutte pour nos droits appellent à manifester partout en France ce dimanche 5 mai. "Attaques contre les droits trans et reproductifs : n’attendons plus, faisons front !", proclame le texte d'appel à la mobilisation. Alors que le lobby réac affûte ses ciseaux pour tailler les droits des personnes trans, celle-ci doit être à la hauteur des risques.

À lire aussi : La GPA reconnue comme "traite des êtres humains" ? Le gros mensonge du lobby réac

"Les réactionnaires cherchent à installer dans le débat public l'idée que les personnes trans sont un danger : pour les enfants, pour la société, pour elles-mêmes", pointe le texte. En effet, le Sénat discutera fin mai d'une proposition de loi de la sénatrice Les Républicains (LR) Jacqueline Eustache-Brinio, visant notamment à interdire aux moins de 18 ans la prescription de bloqueurs de puberté, et diffusant l'idée que l'accompagnement médical des adolescents transgenres est réalisé sans précautions ni conscience, contrairement à la réalité.

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Droits trans et droit à disposer de son corps

"Leurs premières cibles sont les mineurs, mais ils ne s'arrêteront pas là, alerte l'appel à manifester. Il est évident que l'offensive anti-trans sera l'un des axes majeurs des réactionnaires dans les mois et les années à venir." Il n'y a qu'à voir le tapis rouge médiatique déroulé aux autrices de Transmania, un livre qui se présente comme une enquête sur les "théories queers frappadingues" et les "fous furieux du transgenrisme", et qui témoigne surtout d'une obsession anti-trans gênante doublée d'homophobie. Derrière ce pamphlet "haineux", relève le texte, "les attaques contre les « wokistes », les trans et le prétendu lobby LGBT à l’école (prennent) de l’importance dans le contexte des élections européennes".

"Il y a une urgence d'une réponse d'ensemble du mouvement social, féministe et LGBTQI+ à ces attaques", exhorte la tribune, ouverte aux signatures, qui signale que ces attaques s'inscrivent "dans une offensive internationale coordonnée de la droite et de l'extrême droite contre le droit à disposer de son corps, visant de façon conjointe les droits reproductifs et les droits des personnes trans, en réponse aux quelques maigres droits trans conquis au début du siècle dans certains pays et à la nouvelle vague féministe." Exemple : les États-Unis, où "le Parti Républicain a interdit l’avortement dans 14 États sous son contrôle et en parallèle a interdit toute transition pour les personnes trans mineures dans 23 États".

Pour ne plus subir, comme ce fut le cas en 2013 face à l'offensive de la Manif pour tous, des manifestations sont organisées dans toute la France ce dimanche 5 mai : à 14h place de la République à Paris, à 11h sur le Vieux port de Marseille, à 13h places Jean Jaurès à Toulouse… la liste exhaustive des lieux de rassemblement est à retrouver en ligne.

À lire aussi : IVG dans la Constitution : et si on protégeait le droit de disposer librement de son corps ?

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Crédit photo : illustration (Pride 2023 à Nantes), par Jeremie Lusseau / Hans Lucas via AFP

droits humains | droits LGBTQI | politique | manifestation | transphobie | homophobie | news

République tchèque : de nouveaux droits pour les couples homos mais pas de mariage

mar. 30 avr. 2024, 11 h 33
La République tchèque, membre de l'Union européenne, accorde aux couples homosexuels des droits approchant ceux des couples mariés, mais a renoncé au mariage pour tous. googletag.cmd.push(function() { googletag.display('div-gpt-ad-1621434409290-0'); });

Vingt ans après son adhésion à l'Union européenne, la République tchèque avance à pas de loup sur les droits LGBT. En vertu d'une nouvelle loi promulguée ce lundi 29 avril par le président Petr Pavel (centre-droit), les couples de même sexe y bénéficieront à partir de 2025 de la plupart des droits des personnes mariées, à l'exception de celui au mariage.

À lire aussi : L'Allemagne adopte une loi simplifiant le changement de genre à l'état civil

Cette législation met à jour le "partenariat" civil accordé aux couples homosexuels en 2006, leur ouvrant le droit de propriété conjointe, d'hériter de son/sa partenaire et de toucher une pension de veuvage. Elle permet également au compagnon ou à la compagne d'un parent biologique d'adopter ses enfants, à titre individuel, l'adoption conjointe demeurant impossible.

Le mariage pour tous rejeté

Fin février, le Parlement tchèque avait refusé de transformer cette union civile en mariage, malgré des sondages indiquant que 65% de la population tchèque soutient le mariage pour tous. Le président tchèque (en photo d'illustration) s'y était pourtant montré favorable, déclarant ne voir "aucune raison de limiter les droits légaux fondés sur l’orientation sexuelle". Mais les députés les plus progressistes ont dû reculer sur le mariage pour obtenir un compromis avec les conservateurs.

"L'émotion principale qu’on ressent, c'est la gueule de bois, avait réagi auprès de Radio Prague Adéla Horáková, de l’ONG Jsme fér, qui milite pour l'ouverture du mariage aux couples homosexuels. Cette avancée va de pair avec une claque. Le message des députés aux personnes LGBT, c’est qu’ils ne sont pas égaux et dignes comme les autres." Et de promettre : "Nous allons continuer notre combat pour l’égalité et la dignité : je suis certaine que dans quelques années nous y arriverons."

Au sein de l'Union européenne, 16 pays reconnaissent aujourd'hui le mariage homosexuel (sur 36 dans le monde), dont la très orthodoxe Grèce depuis le 15 février dernier. Six États (Lettonie, Lituanie, Pologne, Slovaquie, Roumanie, Bulgarie), tous issus de l’ancien bloc soviétique, ne reconnaissent en revanche aucune forme d’union officielle pour les couples homosexuels, contrairement à l'Estonie, devenue cette année le premier pays d'ex-URSS à ouvrir ce droit aux couples de même sexe.

À lire aussi : Mariage des homos : la Grèce ringardise à son tour la droite française

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Crédit photo : Michal Cizek / AFP

Europe | droits LGBTQI | monde | mariage | news

Légalisation de la GPA : fermé par Macron, le débat rouvert par ses ministres

lun. 29 avr. 2024, 17 h 37
Alors qu'Emmanuel Macron a toujours refusé d'envisager la légalisation en France de la gestation pour autrui (GPA), et que son ministre de la Justice Éric Dupond-Morretti en avait même fait une "ligne rouge", ce dernier affirme aujourd'hui que "ce débat n'est pas clos". Et sa collègue chargée de l'Enfance et des Familles, Sarah El Haïry, d'appeler à sortir "de l'hypocrisie" et à "ouvrir un débat". Un nouveau cap ? googletag.cmd.push(function() { googletag.display('div-gpt-ad-1621434409290-0'); });

Changement de cap à 180° du gouvernement sur la question de la gestation pour autrui (GPA). À la fin d'une semaine compliquée pour les familles homoparentales, à nouveau attaquées à coups de fake news par le lobby réac (extrême droite en tête) à la suite du faire-part de naissance du couturier Simon Porte Jacquemus, la ministre en charge de l'Enfance et des Familles, Sarah El Haïry, a dénoncé ce samedi 27 avril "l'hypocrisie" consistant à ne pas ouvrir le débat sur la légalisation d'une GPA éthique… Curieux choix de terme, quand le refus catégorique d'ouvrir ce débat est porté au plus haut de l'exécutif, par le président de la République lui-même.

À lire aussi : La GPA reconnue comme "traite des êtres humains" ? Le gros mensonge du lobby réac

"Moi je souhaite qu'on sorte de l'hypocrisie. L'hypocrisie, c'est quoi ? C'est qu'on sait que c'est un sujet qui est difficile à aborder parce qu'il est instrumentalisé par des extrêmes. Je souhaite simplement que la préparation de notre pays à avoir un jour ce débat puisse se faire parce que oui, il y a des enfants qui vont bien, leurs parents les aiment", a développé Sarah El Haïry sur le plateau de BFMTV, ajoutant : "Ouvrir un débat (…), c'est sain et c'est serein." Le lendemain, sur la même chaîne, le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, est allé dans son sens : "Moi, à titre personnel, ce qui me gêne, c'est une possible marchandisation du corps de la femme.(...) Ce débat, il n'est pas clos", a-t-il déclaré.

J’ai honte du tweet de @MarionMarechal. Elle nie l'existence de familles entières.

En tenant de tels propos, elle met en danger des enfants. Cette violence, elle la ramènera dans les cours d’école. pic.twitter.com/Oa7VqZ7BVZ

— Sarah EL HAÏRY (@sarahelhairy) April 27, 2024

Macron trois fois contre la GPA

Les deux ministres arriveraient presque à nous faire croire que la majorité présidentielle l'aurait toujours voulue, cette discussion. Sauf que le président de la République et son gouvernement ont jusqu'ici toujours fermé le ban d'une légalisation de la GPA en France. "Je ne suis pas favorable à autoriser la GPA en France. Ce sujet soulève un débat philosophique sur la capacité à disposer de son corps et à le marchandiser. À mes yeux, c’est un débat impossible à trancher", déclarait Emmanuel Macron à têtu· dès 2017. "Mon souci de protection m’amène à ne pas souhaiter ouvrir la possibilité de la GPA en France. Sa légalisation poserait en effet la question de l’exploitation du corps des femmes"avait maintenu le chef de l'État auprès de têtu· en 2022, lors de la campagne pour sa réélection, après avoir fait savoir dès la présentation de son programme : "Je considère que la pratique de la GPA n'a pas à avoir cours en France."

À lire aussi : GPA pour toustes : il est temps !

Une position de principe verrouillée à double tour par la Première ministre d'alors, Élisabeth Borne, auprès de têtu· l'été suivant : "Le président et moi-même sommes contre l’idée qu’on ouvre la porte à la marchandisation du corps humain." En 2021 le même ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, déclarait dans une interview à Femme Actuelle : "La GPA est une ligne rouge que nous ne souhaitons absolument pas franchir."

"Ne pas encourager le recours à la GPA"

C'est aussi sous la présidence d'Emmanuel Macron qu'ont été rognés les droits des enfants nés d'une GPA réalisée à l'étranger. Après que Christiane Taubira, ministre de la Justice sous François Hollande, avait édicté en 2013 une circulaire enjoignant aux magistrat de reconnaître les enfants concernés à l'état civil, Emmanuel Macron promettait en 2017 : "Il faut permettre la reconnaissance des enfants nés par GPA à l’étranger. On ne peut pas les laisser sans existence juridique. Ces enfants participent d’un projet d’amour. Il faut arrêter l’hypocrisie, et je porterai ce projet pour compléter la circulaire Taubira." Mais, bien que la reconnaissance des enfants nés d'une GPA ait ensuite été entérinée par la jurisprudence de la Cour de cassation, la loi de bioéthique adoptée en 2021 (celle qui a ouvert la PMA à toutes les femmes) a inclus une mesure interdisant la reconnaissance automatique des parents qui ont eu recours à une GPA à l'étranger. "On ne veut pas d’automaticité dans la reconnaissance de la filiation pour ne pas encourager le recours à la gestation pour autrui", justifiait alors Éric Dupond-Moretti.

Depuis ces prises de position, plusieurs élus de la majorité se sont montrés plus favorables au don de gestation, ou au moins à l'ouverture du débat, mais à chaque fois "à titre personnel", soucieux de ne surtout pas embarquer la majorité dans ce débat. Une évolution sur ce sujet "ne se fera pas dans cette législature" car "la GPA ne figure pas dans le contrat présidentiel et législatif que nous avons passé avec les Français au printemps 2022", assumait ainsi l'ancien ministre Clément Beaune l'an dernier dans Le Nouvel Obs. "Le débat, là-dessus, est clos", considérait Olivier Véran en 2021, tout en indiquant : "Je ne serais pas choqué qu’un jour on puisse en débattre et que cela permette d’éclairer la représentation nationale." En 2019 un certain Gabriel Attal, devenu entretemps Premier ministre, laissait entendre auprès de Libération "qu'il ne serait pas contre une GPA 'éthique', pour avoir un enfant, si c'était légal en France." Plus récemment, le ministre de l'Économie venu de la droite, Bruno Le Maire, faisait savoir à Quotidien qu'il poursuivait sa "réflexion" sur le sujet. Alors, la question demeure : le dossier est-il réellement ouvert en macronie, ou bien est-il mort-né ?

À lire aussi : GPA : en macronie, l'aile gauche fait des vœux quand l'aile droite fait des lois

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Crédit photo : capture d'écran BFMTV

politique | GPA | homoparentalité | gouvernement | Emmanuel Macron | news

L'Irak vote une nouvelle loi condamnant l'homosexualité et la transidentité

lun. 29 avr. 2024, 11 h 06
Le Parlement irakien a adopté un nouveau texte de loi anti-LGBT criminalisant les relations homosexuelles et les transitions de genre, avec des peines pouvant aller jusqu'à 15 ans d'emprisonnement. googletag.cmd.push(function() { googletag.display('div-gpt-ad-1621434409290-0'); });

L'Irak se joint au concours Lépine international des pires lois anti-LGBT+. Le Parlement irakien a adopté ce samedi 27 avril un texte de loi criminalisant spécifiquement les relations homosexuelles et les transitions de genre, avec des peines pouvant aller jusqu'à 15 ans d'emprisonnement. La première mouture du texte prévoyait la peine de mort.

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Jusqu'à présent pour condamner les personnes LGBT+, l'Irak avait recours au code pénal de 1969, notamment à un article prévoyant "la prison à perpétuité ou plusieurs années d'emprisonnement" pour la sodomie. Les nouvelles dispositions prévoient des peines de dix à 15 ans de prison pour les relations homosexuelles, de même que pour les pratiques échangistes impliquant les épouses, d'après le texte consulté par l'Agence France-Presse (AFP). Comme dans la Russie de Vladimir Poutine, la loi interdit aussi "toute organisation faisant la promotion de l'homosexualité en Irak", avec une peine de prison de sept ans pour "la promotion" des relations homosexuelles. Elle proscrit encore "le changement de sexe biologique sur la base de désirs ou de penchants individuels" et prévoit une peine d'un à trois ans d'emprisonnement pour toute personne ou médecin impliqué dans cette transition. Une peine similaire est enfin prévue pour tout homme dont le comportement est jugé efféminé…

LGBTphobie meurtrière en Irak

Le vote du texte, initialement prévu mi-avril, avait été reporté pour éviter "d'impacter" une visite à Washington du Premier ministre, Mohamed Chia al-Soudani (en photo d'illustration), a reconnu le député à l'origine des amendements LGBTphobes, Raëd al-Maliki. "Il y a un refus américain et européen de la loi, a-t-il développé. Mais pour nous c'est une question interne, nous refusons toute ingérence." De fait, le Département d'État américain s'est dit "profondément préoccupé" par cette législation, par la voix de son porte-parole Matthew Miller, qui a déploré que le texte de loi menace les personnes les plus vulnérables de la société irakienne et "sape les efforts de réforme économique et politique du gouvernement"

L'ONG Amnesty International a également dénoncé auprès de l'AFP une "violation des droits humains fondamentaux", estimant que les nouvelles dispositions adoptées "mettent en danger des Irakiens déjà harcelés au quotidien", dans un pays conservateur où les minorités sexuelles vivent dans la clandestinité. "L'Irak a effectivement codifié en termes juridiques la discrimination et les violences dirigées depuis des années en toute impunité contre les membres de la communauté", analyse auprès de l'AFP Razaw Salihy, chercheuse chez Amnesty. Dans un rapport publié en 2022, Human Rights Watch (HRW) observait en effet que la petite communauté LGBT+ irakienne est la cible fréquente d'"enlèvements, viols, torture et assassinats" de la part de groupes armés jouissant "d'impunité".

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Crédit photo : Thaier Al-Sudani / AFP

droits humains | droits LGBTQI | monde | monde arabe | Irak | homophobie | news

Christine and the Queens, Lala &ce, Silly Boy Blue… La playlist du week-end

ven. 26 avr. 2024, 19 h 26
En cette dernière semaine d'avril, il y en a pour tous les goûts et toutes les humeurs : on peut autant compter sur Chris pour apaiser nos esprits que sur Lala &ce ou encore le collectif queer Akira & le Sabbat pour nous faire danser jusqu'au petit matin ! googletag.cmd.push(function() { googletag.display('div-gpt-ad-1621434409290-0'); });
  • Christine and the Queens – "rentrer chez moi"

Qu'est-ce qu'on aime quand Chris(tine and the Queens) régale nos oreilles de ses mélodies aériennes… L'artiste vise encore juste avec "rentrer chez moi", dont le clip, tourné dans un décor désertique lumineux, nous fait voyager.

  • Silly Boy Blue – "I'm Gonna Leave Now"

Si elle n'aime pas tes potes, Silly Boy Blue n'hésitera pas à prendre la poudre d'escampette sans demander son reste : voilà le message, limpide et logique, de son nouveau titre délicieusement pop, "I'm Gonna Leave Now".

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  • Lala &ce – "Djinzin"

C'est en featuring avec le jeune compositeur Ste Milano que notre rappeuse adorée Lala &ce fait son come-back. Sur "Djinzin", elle mobilise un nouveau flow à la fois détendu mais aussi impeccablement maîtrisé – du grand Lala, quoi !

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  • Vartang – "Scandal"

Jamais là où on l'attend, l'artiste Vartang prouve qu'il est capable de fusionner les genres pour produire, toujours, un tube en puissance. C'est le cas ici avec "Scandal", morceau tapageur qu'on prévoit déjà d'écouter en boucle.

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  • Liv Del Estal – "Space Invaders"

Impossible de ne pas déceler une pointe de Mylène Farmer dans le nouveau titre de Liv Del Estal. La chanteuse se paie un voyage intergalactique avec "Space Invaders", bombe électro qui donne envie de booker un aller pour l'espace.

  • Anabel – "Monstre"

Voix montante de la scène francophone, Anabel se positionne plus que jamais comme une alliée de la communauté queer avec "Monstre", morceau entraînant mais déchirant où elle revient sur l'agression homophobe d'un de ses amis.

  • Cat Burns – "end game"

Décidément, Cat Burns n'en finit pas de nous raconter ses déboires amoureux : avec son nouveau titre "end game", la révélation britannique évoque une partenaire qui n'a pas su changer à temps pour garantir une fin heureuse. Tristesse.

  • Madison Beer – "Make You Mine"

On ne l'attendait pas, et pourtant ! Des semaines après sa sortie, la popstar Madison Beer offre un clip à son hit "Make You Mine" : l'occasion de se réinventer en succube sexy avec un clin d'œil bien senti au film Jennifer's Body.

  • Akira & le Sabbat – "VHS"

À l'occasion de la sortie de son premier EP, le collectif français Akira & le Sabbat nous invite en soirée queer le temps de son clip pour "VHS", banger électro-pop aux légers contours rock qui laisse présager de bonnes choses pour l'avenir.

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Crédit photo : Because Music (via capture d'écran YouTube)

"L comme lesbienne", un documentaire sur les chemins de la lesbianité

ven. 26 avr. 2024, 19 h 10
L comme lesbienne, un documentaire en trois épisodes signé Ève Simonet, explore à travers des parcours croisés la formation des identités lesbiennes. Disponible en streaming. googletag.cmd.push(function() { googletag.display('div-gpt-ad-1621434409290-0'); });

Comment se découvre-t-on lesbienne lorsque l'on grandit dans une société qui vous présume hétéro ? Comment passe-t-on d'amoureuse à militante ? Comment naissent nos familles ? Dans son documentaire L comme lesbienne, la réalisatrice Ève Simonet explore ces questions à travers les parcours de diverses lesbiennes.

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On y retrouve des analyses de sociologues, des témoignages, ainsi que les récits de personnalités connues comme l'humoriste Tahnee, l'influenceuse Amicalement gouine, mais aussi Marie-Clémence Bordet-Nicaise, autrice de On ne choisit pas qui on aime et Léa Cayrol, autrice d'un guide sur la PMA et la maternité. Le sujet est découpé en trois épisodes d'une demi-heure, disponibles sur on.suzane, une plateforme de streaming communautaire et indépendante qui propose des documentaires, émissions et oeuvres de fictions autour de sujets queers et féministes.

  • Épisode 1 : "La naissance des lesbiennes"

Toutes les lesbiennes de ce triptyque documentaire ont un point commun : elles n'étaient pas destinées à être lesbiennes. Comprenez que personne ne les attendait là. Dès la naissance, et bien malgré elles, on leur a collé une étiquette "hétéro". Jusqu'à preuve du contraire… Ah, l'hétérosexualité, cette machine bien huilée. On a beau accuser le lobby LGBT de se propager jusque dans les écoles, c'est toujours ce bon vieux modèle qu'on y inculque. Nombreuses ont essayé de se conformer aux attentes de leur famille et de la société. Il faut dire que le manque criant de représentations n'a pas aidé non plus. Alors, les gouines de tous horizons ont cherché leurs modèles auprès des quelques personnalités out comme la joueuse de tennis Amélie Mauresmo, ou l'humoriste et comédienne Murielle Robin. Aussi dans les quelques films et séries : Gazon maudit, Buffy contre les vampires, The L Word… Et bien sûr, elles sont tombées amoureuses ! Un premier pas vers une conscience de soi qui se transformera vite en sentiment de communauté.

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  • Épisode 2 : "Se dire lesbienne"

C'est bien beau de comprendre que l'on aime les femmes, mais s'assumer en tant que lesbienne, c'est une autre paire de manches. On est censées faire quoi, d'ailleurs, quand on est lesbienne ? Se masculiniser ? Reproduire un schéma hétéro ? À vrai dire, tout est permis. En détachant leur corps du regard masculin, les lesbiennes ont le champ libre pour explorer et se construire en dehors des normes établies et des injonctions qui pèsent sur leurs consœurs hétéras. Une liberté qui a un prix. Se dire lesbienne n'est pas une mince affaire, et les risques ne sont pas les mêmes pour toutes. C'est en trouvant leur communauté, en se frottant à leurs semblables, que les personnes interrogées ont pleinement embrassé leurs multiples identités. Parce qu'ensemble, on est plus fortes, on peut faire front. Et lorsque nos droits sont menacés, que l'on fait face à la Manif pour Tous et autres anti-nous, naît le besoin de militer.

  • Épisode 3 : "Nos enfants vont bien"

Après les débats sur le mariage vinrent ceux sur l'ouverture de la PMA. Rassurez-vous, nos enfants vont bien et ne sont pas traumatisés. Enfin, pas plus que les autres, et ce n'est pas à cause de notre "mode de vie déviant", n'en déplaise à Christine Boutin. Puisque pendant des siècles, on nous a nié le droit à la maternité, les modèles n'étaient pas légion. Soit, nous créerons les nôtres, c'est bien ce que veut dire l'expression "faire famille". Un parcours semé d'embûche et de deuils personnels, notamment quand on se rend compte que faire un enfant sera plus difficile que pour la plupart des couples hétéros que l'on côtoie. Ce troisième épisode ne cache pas les nombreux obstacles sous le tapis. Mais plutôt que de s'appesantir sur ces derniers, il montre surtout les moments de joie au quotidien. Des instants peuplés d'histoires du soir, de découverte du monde, de jeux, de chansons. De quoi se rassurer un peu sur les possibilités qui se trouvent au bout du tunnel.

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Crédit photo : on.suzane

streaming | documentaire | Nos vies queers | lesbiennes | culture

"On les exécute les déviants" : Papacito condamné pour des propos homophobes

ven. 26 avr. 2024, 18 h 17
Le youtubeur d'extrême droite Papacito a été condamné à 5.000 euros d'amende pour injures homophobes et incitation à la violence, après des propos tenus à l'encontre d'un maire qui avait dû être placé sous protection policière. googletag.cmd.push(function() { googletag.display('div-gpt-ad-1621434409290-0'); });

Papacito a "bel et bien franchi la ligne jaune". L'influenceur d'extrême droite, de son vrai nom Ugo Jil-Gimenez, a été condamné ce vendredi 26 avril par le tribunal correctionnel de Paris à 5.000 euros d'amende pour injures homophobes et incitation à la violence. Le youtubeur âgé de 38 ans était mis en cause pour deux longues vidéos, mises en ligne en novembre 2022 puis en mai 2023, dans lesquelles il prenait parti dans un conflit de voisinage à Montjoi, un village du Tarn-et-Garonne.

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Papacito, dont la chaîne YouTube a depuis été fermée, avait assimilé un arrêté municipal à un "polycopié de pédé", usant toujours selon ses mots fleuris d'un "champ lexical de tarlouze". Il continuait ainsi : "Qu’est-ce qui leur arrivait aux déviants au Moyen-âge, je vais te dire. Ok Google, qu’est-ce qu’on leur fait aux déviants au Moyen-âge. Bûcher, écartèlement, pendaison, décapitation, catapultage. Voilà, on les exécute, on les exécute les déviants."

Papacito avait plaidé la "gaudriole"

Ce faisant, le vidéaste a "contribué" à "l'acharnement qui s'était abattu" sur le maire, victime de menaces de mort, avait martelé à l'audience le vice-procureur, Cédric Le Grand, qui avait requis six mois de prison avec sursis et 3.000 euros d'amende. À la barre, Papacito avait plaidé une "outrance" et un esprit de "gaudriole".

Outre les 5.000 euros d'amende, le tribunal a condamné Papacito à verser 4.000 euros de dommages et intérêts à Christian Eurgal, le maire de Montjoi. Il devra par ailleurs verser 1.000 euros de dommages et intérêts à chacune des trois associations de lutte contre l'homophobie dont la constitution de partie civile a été acceptée. La décision paraît "mesurée", a commenté son avocat, Me Martial Groslambert, qui va consulter son client pour décider d'un éventuel appel.

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Crédit photo : capture d'écran YouTube via Sud Ouest

justice | homophobie | news

La GPA reconnue comme "traite des êtres humains" ? Le gros mensonge du lobby réac

ven. 26 avr. 2024, 17 h 41
Avec la complicité des médias de la sphère réactionnaire, Jordan Bardella et François-Xavier Bellamy, têtes de liste de la droite et de l'extrême droite françaises aux élections européennes, ont annoncé cette semaine la reconnaissance par l'Europe de la gestation pour autrui comme une "traite des êtres humains". En réalité, la résolution votée proscrit "l'exploitation de la GPA" qui force des femmes, et définit donc en creux… les critères d'une GPA éthique. googletag.cmd.push(function() { googletag.display('div-gpt-ad-1621434409290-0'); });

"Le Parlement européen reconnaît la GPA comme une «traite des êtres humains»." Cette semaine dans les médias tenus par Vincent Bolloré – et consorts –, c'est la fête. Tour à tour, Le JDD, Valeurs Actuelles, Europe 1 et Le Figaro ont propagé cette information selon laquelle la gestation pour autrui (GPA) "est désormais reconnue au même titre que l'esclavage ou la prostitution forcée", rien que ça. "La nouvelle loi criminalise au niveau européen le mariage forcé, l'adoption illégale et l'exploitation de la gestation pour autrui (GPA)", surenchérit même Europe 1.

Et François-Xavier Bellamy, tête de liste de la droite française aux élections européennes, de fanfaronner : "Le Parlement a adopté en dernière lecture, par une majorité de voix de droite comme de gauche, ma proposition d’inclure la GPA dans la directive européenne contre la traite des êtres humains." Jordan Bardella, tête de liste du Rassemblement national (RN), a tenu à lui "rendre hommage" d'avoir fait inscrire la GPA sur la "liste des eurocrimes". Faux, faux, et faux : retour sur une fake news de compétition.

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Ce mercredi 23 avril, le Parlement européen a effectivement voté un texte "concernant la prévention de la traite des êtres humains et la lutte contre ce phénomène ainsi que la protection des victimes". Le paragraphe 3 de cette directive 2011/36/UE énumère les "infractions liées à la traite des êtres humains" parmi lesquelles : "L'exploitation de la gestation pour autrui, du mariage forcé ou de l'adoption illégale." Mais au sein des institutions européennes, chaque mot est calibré, soupesé et négocié : ici, il s'agit bien de "l'exploitation" de la GPA, et non de la GPA en elle-même. "La présente directive cible les personnes qui forcent les femmes à être mères porteuses ou qui les amènent à agir ainsi par la ruse", précise ainsi explicitement le texte.

Contours d'une GPA éthique

Toutes les GPA ne sont donc pas concernées par le texte sur la traite des êtres humains, mais seulement celles où le consentement de la femme porteuse serait confisqué. L'exploitation est précisément définie par "le recours à la force ou d'autres formes de contrainte, par enlèvement, fraude tromperie, abus d'autorité ou d'une situation de vulnérabilité, ou par l'offre ou l'acceptation de paiement ou d'avantages pour obtenir le consentement d'une personne ayant autorité sur une autre, à des fins d'exploitation." En somme, la résolution votée définit les contours d'une GPA éthique, celle dont la légalisation est réclamée en France, dont la condition première et non-négociable est évidemment le consentement éclairé des femmes volontaires.

À lire aussi : Annie Ernaux sur la GPA : "Porter l’enfant de quelqu’un d’autre est un choix"

Alors, les médias du lobby réac se sont-ils trompés ? Peu probable : le fait qu'une large majorité des eurodéputé·es, y compris de gauche, ait voté en faveur du texte, aurait pu leur mettre la puce à l'oreille quant à leur erreur… "Je me suis battu pour que ce soit bien 'l’exploitation' de la GPA et non pas la GPA en tant telle qui soit ciblée. En fixant ce qui n’est pas acceptable pour la GPA, de fait l’Union dit ce qui l’est", confirme à têtu· l'eurodéputé Renaissance Pierre Karleskind. Raphaël Glucksmann, tête de liste socialiste pour les élections européennes, fait aussi partie de ceux qui ont voté le texte, alors qu'il est favorable à la légalisation d'une GPA éthique. "Évidemment, on est tous contre la GPA quand elle est pratiquée dans un système qui oblige la personne", a-t-il expliqué sur BFMTV.

Enfin, ajoute le texte européen, "ces règles sont également sans préjudice des règles nationales en matière de gestation pour autrui, y compris du droit pénal ou du droit de la famille". Bien loin, donc, du satisfecit que s'auto-décerne François-Xavier Bellamy depuis six mois en se targuant d'avoir fait "interdire la GPA dans toute l'Union européenne". En réalité, les pays qui l'autorisent (Belgique, Pays-Bas, Portugal, Grèce...) peuvent continuer à le faire. Auprès de têtu·, l'association de défense des familles homoparentales (ADFH) réagit : "La GPA mérite un débat serein et factuel. L'offensive réactionnaire sur le sujet ne doit tromper personne et n'oublions pas que celles et ceux qui s'attaquent aux familles et aux enfants nés de GPA sont en campagne électorale." Or manifestement, sur ce sujet, tous les mensonges sont permis…

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▶ Attention, pour voter aux élections européennes, les inscriptions sur les listes électorales sont possibles jusqu'au mercredi 1er mai. Si vous devez faire une procuration, la démarche peut être entièrement réalisée en ligne. googletag.cmd.push(function() { googletag.display('div-gpt-ad-1621434471533-0'); });

Crédit photo : Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP

politique | médias | lobby réac | GPA | news

GPA éthique : Raphaël Glucksmann s'y déclare à son tour favorable

ven. 26 avr. 2024, 16 h 18
Tête de liste socialiste aux élections européennes, Raphaël Glucksmann s'est dit "pour" la légalisation de la gestation pour autrui (GPA) "quand elle n'est pas commerciale". googletag.cmd.push(function() { googletag.display('div-gpt-ad-1621434409290-0'); });

"La GPA, quand elle n’est pas commerciale, je suis pour." Sans ambiguïté, Raphaël Glucksmann, tête de liste socialiste aux élections européennes du 9 juin, s'est déclaré ce vendredi 26 avril favorable à la légalisation de la gestation pour autrui (GPA). Au terme d'une nouvelle semaine décomplexée pour les homophobes de tout poil après l'annonce de la naissance des enfants du couturier Simon Porte Jacquemus, et un vote au Parlement européen sur le sujet, le candidat a fait savoir sur BFMTV : "Le fait qu'il y ait une transaction qui soit non financière, qui soit une aide à porter [l'enfant], je ne comprendrais pas qu'on l'interdise."

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Raphaël Glucksmann se prononce donc pour la légalisation d'une GPA éthique : "Quand il n'y a pas d'échange mercantile, quand ça ne rentre pas dans les logiques du marché." Il rejoint la position du président des socialistes à l'Assemblée nationale, Boris Vallaud, qui s'était dit en mars "favorable à une GPA éthique" lors d'un entretien avec têtu·, "bien que cela ne soit pas la position majoritaire du Parti socialiste".

GPA et homophobie

L'annonce récente de la naissance des enfants de Jacquemus et de son mari, vraisemblablement nés d'une GPA, a suscité une nouvelle vague de haine homophobe sur les réseaux sociaux, alimentée par un tweet de Marion Marechal Le Pen, tête de liste aux européennes du parti d'Éric Zemmour, Reconquête. "Où est la maman ?", a lancé la nièce de Marine Le Pen en relayant l'annonce du couple, reprenant l'antienne éculée de la Manif pour tous.

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Cette semaine, le Parlement européen a également eu à débattre de la GPA. L'hémicycle a définitivement voté un texte définissant les cas d'exploitation de femmes dans le cadre d'une GPA. Un texte "pour interdire la GPA dans toute l'Union européenne", clame à l'envi François-Xavier Bellamy, tête de liste du Parti Les Républicains (LR) aux européennes, de manière fallacieuse. En réalité, le texte définit justement… les contours d'une GPA éthique. Raphaël Glucksmann a voté la résolution, comme l'écrasante majorité des eurodéputés.

▶ Attention, pour voter aux élections européennes, les inscriptions sur les listes électorales sont possibles jusqu'au mercredi 1er mai. Si vous devez faire une procuration, la démarche peut être entièrement réalisée en ligne.

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Crédit photo : capture d'écran BFMTV

politique | GPA | européennes | news

Nymphia Wind, nouvelle reine de "RuPaul's Drag Race", la fierté asiatique en étendard

ven. 26 avr. 2024, 15 h 01
Gagnante de la saison 16 de RuPaul's Drag Race, Nymphia Wind est seulement la deuxième drag queen d'origine asiatique à être couronnée reine, après Raja Gemini (d'origine indonésienne) en saison 3. Retour sur son parcours. googletag.cmd.push(function() { googletag.display('div-gpt-ad-1621434409290-0'); });

"Taïwan, c'est pour toi !" En remportant la saison 16 de RuPaul’s Drag Race, le 19 avril, Nymphia Wind a tenu à rendre hommage à ses origines. La queen est la première d'origine est-asiatique à remporter la compétition, et seulement la deuxième d'origine asiatique après Raja Gemini en 2011. "Les Asiatiques de l’Est, ou les Asiatiques en général, ne sont pas tellement représentés dans les médias occidentaux, souligne-t-elle auprès du magazine américain Entertainment Weekly. Essayez de penser à une pop star asiatique dans la culture occidentale : vous ne pouvez pas vraiment en nommer une. Il y en a si peu. C’était très important d’avoir cette représentation et de bénéficier de cet espace dans cette compétition."

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Il y a quasiment toujours eu des queens d'origine est-asiatique dans l’émission de Mama Ru, mais la victoire leur échappait jusqu'à présent. Nymphia Wind a donc brisé la malédiction. Sa recette magique : devenir une icône fashion, avec une bonne dose de camp, le tout agrémenté de références à ses origines taïwanaises.

Premières scènes drag à Taïwan

Né à Los Angeles en 1995, Leo Tsao, son nom civil, possède la double nationalité américaine et taïwanaise. Il grandit à Taïwan, qui a légalisé le mariage pour tous en 2019, et suit ses études à Londres. Passionné de mode, il obtient un diplôme de couture à l’Université des arts créatifs de Rochester, en Angleterre. Avant de se mettre au drag, ce fan de K-pop commence par se déguiser pour des shows inspirés du groupe Girl's Generation.

C'est en 2018, quand il revient vivre à Taipei, que Leo commence à performer en drag queen. Nymphia Wind (la "Nymphe du vent") fait souffler un vent de fraîcheur sur la scène taïwanaise naissante. Dans cet État LGBT-friendly et allié des États-Unis face à Pékin, elle peaufine son drag influencé par "le sexe, les robots et le plastique", et devient en quelques années une célébrité locale. En 2021, un documentaire lui est consacré, Leo & Nymphia.

Son entrée dans l’atelier de Drag Race est remarquée : Nymphia Wind débarque habillée en total look jaune. C'est sa couleur, tant pour renverser le stéréotype raciste sur les Asiatiques qu'"un rappel lumineux de toujours essayer d'être joyeux dans la vie et de trouver son bonheur quelque part". Mais aussi… pour les bananes : elle les adore, d'ailleurs lors de son entrée, sous son trench et ses 36 paires de lunettes de soleil, elle en cachait une ribambelle ! "Le fruit en lui-même est un sous-entendu sexuel", souligne celle qu'on surnomme "Banana Buddha", auprès de l'agence de presse taïwanaise Central News Agency.

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Nymphia Wind impériale dans Drag Race

Au fil de cette saison 16, Nymphia Wind s’impose sur le runway, où ses looks ultra-détaillés éblouissent. Sa personnalité drôle – elle ne peut pas s’empêcher de faire le clown dans les séquences "confessionnal" – la rend également attachante. Elle incorpore volontiers des pans de culture asiatique ou taïwanaise dans ses tenues et performances, plus sublimes les unes que les autres : sa danse traditionnelle marque les esprits par la beauté des mouvements, et du costume à très longues manches qu’elle a mis un mois à créer.

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Dans un autre épisode, son look hypnotique rend hommage au butō, une danse japonaise née après la Seconde Guerre mondiale, et représente l’acceptation de la mort. Car le drag de Nymphia Wind possède plusieurs facettes : épique ou solennelle, elle peut aussi donner dans le pur camp en portant un look de plante matelassée !

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Mais si de nombreux fans de Drag Race ont rejoint le camp des "Banana Believers", comme se surnomment ses fans, ce n’est pas seulement pour son sans-faute sur la piste, c’est aussi pour sa personnalité et ses vulnérabilités. Plus d’une fois, on a vu la drag queen en pleine crise existentielle avant une performance. "La confiance en soi a toujours été un sujet dans ma vie. Même après avoir gagné, certains jours, je ne me sens pas moi-même, et d’autres jours je me sens super confiante", détaille-t-elle à Entertainment Weekly. Sa confiance en elle a été mise à rude épreuve après l’épisode "Snatch Game", où elle n'a pas séduit RuPaul en proposant une imitation de l’anthropologue et éthologue britannique Jane Goodall. Mais Nymphia Wind ne se laisse pas abattre et reviendra sur sa performance avec humour, pour célébrer cette figure de la protection des chimpanzés dont elle est très fan.

Lors de la finale de RuPaul’s Drag Race, qui l’opposait à Plane Jane et à Sapphira Cristál, Nymphia Wind a tout donné. Sa première performance, sur le titre "Queen of Wind", exploite à merveille ses qualités de pop star. Face à RuPaul, la drag queen rappelle l’importance de la représentation, avant de fondre en larmes devant sa maman, sa supportrice de la première heure, venue spécialement de Taïwan pour soutenir son fils. Pour son lip-sync vers la couronne, Nymphia Wind ne laisse rien au hasard, sur le titre "Padam Padam" de Kylie Minogue.

Face à Sapphira Cristál, grande favorite de la saison, Nymphia se présente vêtue d’une tenue en forme de bubble tea, avant d’ouvrir son manteau pour libérer des ballons noirs, symboles des perles de tapioca. L’effet est magistral. "Le bubble tea est la boisson nationale de Taïwan. Nous avons inventé le bubble tea. Mettez vous ça dans le crâne ! C'était ma façon d'être camp tout en représentant mon pays et en trouvant une idée amusante pour ce lip-sync", analyse-t-elle après coup auprès d'Entertainment Weekly. Banane sur le gâteau, elle reveal une tenue jaune de pop star qui lui permet de nous offrir des mouvements de gym spectaculaires dont on ne la soupçonnait pas encore (elle n’avait pas eu à lip-synquer de toute la saison).

La messe drag est dite. Couronnée par RuPaul, Nymphia Wind laisse exploser sa joie et son affection pour Taïwan. Un amour que lui rend bien la présidente du pays, Tsai Ing-wen, qui a salué publiquement la victoire de la drag queen : "Félicitations à toi, Nymphia Wind, pour être si accomplie dans l'art difficile du drag, et pour avoir été la première Taïwanaise à monter sur scène et à gagner RuPaul's Drag Race." Nymphia Wind peut savourer ce moment et rêver “de rendre ce monde plus jaune et rempli de bananes”.

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Crédit photo : World of Wonder

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L'actrice Sophia Bush reprend la main sur son coming out

ven. 26 avr. 2024, 13 h 01
L'actrice américaine Sophia Bush, révélée au grand public par son rôle dans la série Les Frères Scott, évoque publiquement son appartenance à la communauté queer. L'an dernier, elle avait subi l'outing médiatique de sa relation lesbienne avec l'ancienne joueuse de foot Ashlyn Harris. googletag.cmd.push(function() { googletag.display('div-gpt-ad-1621434409290-0'); });

Il faut le répéter sans cesse : nos coming out nous appartiennent. Celui de Sophia Bush, actrice américaine connue pour son rôle dans Les Frères Scott, série culte des années 2000, lui avait été volé en octobre 2023. Deux mois après avoir divorcé de son mari, sa relation lesbienne avec l'ancienne joueuse de football Ashlyn Harris était révélée par les médias. Un outing médiatique en bonne et due forme, doublé de commentaires abondants sur la rapidité avec laquelle la jeune femme a refait sa vie… Dans une longue confession au magazine Glamour publiée ce jeudi 25 avril, l'actrice âgée de 41 ans reprend le contrôle de son histoire et livre sa vérité, revendiquant son appartenance à la communauté queer et soulignant l'importance de la visibilité en ces temps d'inflation LGBTphobe.

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"J'ai connu tellement de sécurité, de respect et d'amour de la part de la communauté queer en tant qu'alliée au cours de ma vie, qu'au moment où je le suis moi-même devenue, j'ai senti que c'était ma maison", déclare-t-elle avant d'ajouter : "Je pense que j'ai toujours su que ma sexualité se situait quelque part sur un spectre." Aujourd'hui, elle s'affirme pleinement épanouie et en phase avec son identité, sans oublier ce qu'elle a subi il y a six mois : "J'aurais toutefois aimé choisir la partie publique de ce voyage, et ne pas la voir arrachée de mes lèvres et enflammée par des blogs à ragots."

Un coming out réfléchi

Au moment de leur rencontre, via des amies en commun, Sophia Bush et Ashlyn Harris se trouvent toutes les deux au beau milieu d'une séparation. C'est d'ailleurs ce qui les rapproche. "Je ne l'ai pas vu venir, retrace Sophia Bush. Je pense qu'il est très facile de ne pas voir ce qui est sous vos yeux depuis longtemps lorsque vous ne l'avez jamais considéré comme une option et que vous n'avez jamais non plus été considérée comme une option." Il y a de l'amour dans l'air, et les amies de Sophia Bush le lui font remarquer. S'ensuit pour les deux femmes une intense période de réflexion avant de se rendre à l'évidence et de baisser les armes face à leurs sentiments mutuels.

Ce processus n'apparaît évidemment pas dans les ragots qui ont entouré le début de leur relation. "Ce n'est pas parce que je ne voulais pas traiter mes prises de conscience en temps réel sur les médias sociaux et les exposer au monde entier que le voyage n'a pas été long, réfléchi et exhaustif", souligne-t-elle. Sur internet, les réactions brutales ne se sont pas fait attendre : "Il y avait des mensonges flagrants. Des menaces violentes, confie l'actrice. On m'a accusée d'être une briseuse de ménage. Certains disaient que j'avais quitté mon ex parce que j'avais soudainement réalisé que j'aimais les femmes. Mes partenaires ont toujours su, au même titre que moi."

Sur le coup, l'envie de démentir les théories fumeuses la démange, mais elle se ravise. "Dans quel putain de but ?, s'interroge-t-elle. Pour qui ? Pour les trolls d'internet ? Non merci." N'en déplaise aux indélicats, elle se concentre sur son idylle naissante et salvatrice avant de soumettre la question d'une déclaration à une nouvelle réflexion. "Je déteste l'idée de devoir faire un coming out en 2024, clarifie-t-elle. Mais je suis profondément consciente que nous avons cette conversation au cours d'une année où nous assistons aux attaques les plus agressives de l'histoire moderne contre la communauté LGBTQIA+. En 2023, plus de 500 projets de loi anti-LGBTQIA+ ont été proposés dans les assemblées législatives des États." L'actrice a conscience de la chance qu'elle a d'être entourée et que son histoire d'amour soit pleinement acceptée par ses proches. Ce coming out, elle ne l'adresse donc pas à ses détracteurs, mais bien aux membres de la communauté qui n'ont pas la même chance.

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Crédit photo : Wikimedia Commons

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Chemsex : un homme condamné à de la prison pour trafic de drogues à Bordeaux

jeu. 25 avr. 2024, 18 h 28
Un homme de 42 ans a été condamné à dix mois de prison dont neuf avec sursis par le tribunal correctionnel de Bordeaux pour trafic de stupéfiants. Ancien sportif de haut niveau, il avait été retrouvé inconscient dans une salle de bain le lendemain d'une session de chemsex. googletag.cmd.push(function() { googletag.display('div-gpt-ad-1621434409290-0'); });

Après une série d'accidents liés au chemsex à Bordeaux, la réponse des autorités est pénale. Ce lundi 22 avril, le tribunal correctionnel y a condamné Al (pseudonyme) à dix mois de prison dont neuf avec sursis pour trafic de stupéfiants, rapporte Sud Ouest. Le tribunal lui reproche non pas sa consommation mais bien d'avoir fourni les produits (GBL, 3MMC…) utilisés lors des sessions de chemsex auxquelles il participait. Ce jugement intervient dans un contexte où, en quelques semaines, trois morts et plusieurs hospitalisations liées au chemsex ont été recensées dans la capitale de l'Aquitaine, sans qu'elles soient liées à Al.

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C'est la femme de ménage d'un logement loué sur Airbnb qui a retrouvé cet ancien handballeur, âgé de 42 ans, inconscient dans la salle de bain. Transporté à l'hôpital, il passe plusieurs heures dans le coma avant de se réveiller. "Je voulais prendre mes comprimés, j'ai rempli un verre d'eau mais il restait du GBL dedans. J'ai tout bu d'un coup et je me suis réveillé à l'hôpital. Je ne me souviens de rien", a-t-il déclaré à l'audience selon le compte-rendu du quotidien régional.

Spirale addictive du chemsex

Al est arrivé au chemsex après une séparation et une blessure qui l'a contraint à mettre fin à sa carrière de sportif, a expliqué lors de son procès son avocate, Me Anaïs Karapetian. "Il a découvert une autre facette de sa personnalité alors qu'il avait toujours été en dehors de ce monde-là", a-t-elle plaidé, arguant qu'il ne peut pas être qualifié de dealer dans la mesure où il ne se rémunère pas grâce à la drogue. "Il collectait l'argent pour acheter en groupe. D'autres fournissaient l'endroit pour les soirées chemsex. Chacun avait son rôle. Quand on voit le solde de son compte, un peu plus d'un euro, on est loin du trafic de stupéfiants !", a-t-elle fait valoir. Moins que l'appât du gain, c'est ainsi la spirale addictive qui serait à l'origine du trafic : "Il a fait cela parce qu’il a goûté à la 3-MMC et qu’il ne peut plus s’en passer. La 3-MMC a eu raison de lui."

Si Al était inconnu des services de police, il est suivi par un service d'addictologie pour sa consommation de stupéfiants. D'ailleurs, la procureure a reconnu que le chemsex représente un "problème de santé public majeur". En quelques semaines, plusieurs overdose ont été constatées dans la ville : les corps de deux quinquagénaires ont été retrouvé à la suite d'une session de chemsex en mars, et celui d'un autre, âgé de 56 ans, a été découvert le 8 avril. Au moins trois autres hommes ont été transportés aux urgences, où ils ont été pris en charge pour overdose et ont survécu. Faites passer le message : lors de sessions chemsex, redoublons de prévention !

▶ En cas d'urgence, appelez le 112, qui fera intervenir le SAMU ou les pompiers

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Crédits : Creative Commons

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